Jean-François SCHVED Hématologue Écrivain CHU Montpellier
Le site en forme de moderne acrostiche qu’a réalisé l’équipe de JenWebs n’est pas un espace d’auto-promotion pour paranoïaque en mal de reconnaissance et notoriété. Le but avoué est de présenter des passions et tenter de les faire partager. Le CV ci-joint vise juste à me présenter et retracer mon itinéraire professionnel sans discours ni développements inutiles.
Vous avez dit passion ?
La médecine est la première d’entre toutes. Un père médecin, dont je retrace l’itinéraire exceptionnel dans mon livre La dernière gare - Berettyόύjfalu ou la blessure des acacias, une mère qui a partagé sa vie de médecine de campagne dans tout ce qu’elle pouvait avoir de splendide et d’éprouvant, grande médecine, clinique et humaine, sans repos onze mois sur douze, le jour, la nuit, les week-end, visites à domicile épuisant un véhicule en à peine deux ans, urgences, consultations sans fin, accouchements à domicile et,
à la fin de sa carrière, une passion – la revoilà – intacte. Je n’ai pas à chercher plus loin mon désir d’être médecin.
Les études, une formation d’interniste, un passage par la gastro-entérologie et la rencontre évoquée dans le chapitre « H » avec cette l’hématologie. Une fascination pour le sang, non pas celui qui coule de la blessure ou de la lésion, mais celui qui porte : porte en lui le mystère de la vie dont il est le support, l’histoire des êtres humains et de leurs migrations fondatrices, les fantasmes de toutes les cultures, civilisations et religions,
les images fortes ou erronées voire ridicules, en quelques mots, le sang des hommes.
Les voyages, l’avion, la plongée, magique trilogie où chacun peut être un prétexte à l’autre.
Voyager c’est partir, voyager c’est découvrir ou retrouver, voyager c’est rencontrer, voyager c’est s’émerveiller, admirer, s’étonner, voyager c’est s’inquiéter, se perdre, ne pas comprendre, communiquer sans savoir parler, se débrouiller, voyager c’est sentir, goûter, aimer ou rejeter, voir, entendre, percevoir et ne pas juger. Revenir. Et partir à nouveau.
Voler ! J’ai eu la chance de naître au milieu du XXème siècle, celui où l’homme après les balbutiements héroïques et parfois dramatiques du XIXème réalisa enfin le vieux rêve d‘Icare, découvrant d’ailleurs qu’il mourrait de froid avant que ses ailes ne fondent. Le petit avion court sur la piste. Le bruit du moteur, de toute cette ferraille et des roues augmentent avec les tremblements de la carlingue ; la V1 n’a guère de sens sur ces coucous-là : seule compte la Vr, vitesse de rotation, instant magique ou le pilote va tirer sur le manche. Le plus lourd que l’air se fait léger et presque silencieux. Je ne me lasserai jamais de cette sensation-là.
Ce n’est pas Cousteau qui m’emmena vers les fonds marins, mais des débuts dans l’enfance de chasseur sous-marin avec équipement rudimentaire, masque, tuba, palmes et court fusil à sandows équipé d’une flèche à trident triangulaire qui ne laissait aucune chance au pauvre labre serran qui fut notre première victime. L’apnée qui reste à la base de cette activité reste associée à une certaine forme de liberté et de contact avec le milieu que la bouteille n’a pas tout à fait remplacé. Mais la plongée autonome est la possibilité de découvrir un univers infini dans sa faune, sa flore, ses couleurs; un univers en trois dimensions, comme l’avion; et un étrange rapport avec le temps: le temps de plongée est limité par la quantité d’air emmené et la profondeur où se situe l’évolution. Mais parfois aussi, le temps s’arrête: le passage d’une manta, pour moi le plus bel animal au monde; l’arrivée, d’on ne sait où, d’un requin grand seigneur, qui se dirige lentement vers vous puis vous ignore superbement; le passage, toujours trop rapide d’un dauphin; le vol élégant de la tortue marine, un plus lourd que l’eau que rien ne destinait à cette carrière ou celui d’un banc de raies aigles, les coraux rivalisant de couleur, l’épave , corps étranger que la mer s’approprie faute de pouvoir s’en débarrasser.
La photo et le film, où l’amateurisme est perceptible, me permettent de revivre et surtout de partager avec l’invité que vous êtes sur ce site ces moments privilégiés qu’ont pu m’apporter la plongée, le vol et tous ces voyages, dont le plus beau d’entre tous: la vie.
Jean-François SCHVED
Jean François Schved Écrivain Hématologue Professeur au CHU Montpellier
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