Pour qui aime les épaves, Chuuk, nom local de Chuck, est un paradis. Les premières rencontrées sont des épaves de voiture, innombrables qui jonchent les bas-côtés de la seule route de l’île régulièrement transformée en rivière. Que faire d’une épave de voiture dans cette petite île micronésienne perdue au milieu du Pacifique ? Surtout ne pas la mettre à la mer, seule vraie richesse, qui regorge d’épaves toutes plus belles et prestigieuses les unes que les autres : Vingt-cinq pour cent de la flotte japonaise du Pacifique gît là, plus de 120 épaves, dont une moitié dans le lagon , entre 10 et 160 mètres.  L’attaque américaine a été rapide et violente. Heian Maru, San Francisco Maru, Fujikawa Maru et tous les « marus » et destroyers de la flotte sont là, remplis d’objets, depuis les lampes et masques à gaz, ou autres bouteilles de sake jusqu’aux avions, bulldozers, voitures, vélo. Plongées hallucinantes, impressionnantes, dans une eau peu poissonneuse, le pétrole fuit encore de certains bâtiments. La mer s’est appropriée ces carcasses rouillées qu’elle ronge lentement.