Lund 28 Avril- mardi 29 avril
Nous nous attarderons plus longtemps à Corfou au retour car nous avons prévu d’aller à Céphalonie, une île familière pour nous. Il nous faut partir assez tôt car l’aéroport de Céphalonie ferme à 11 heures. Nous découvrons ainsi l’une des difficultés du voyage en Grèce à cette saison: les horaires d’ouverture des aéroports. Le trafic étant peu intense, les aéroports n’ouvrent qu’à certaines heures de la journée annoncées par NOTAM. Les NOTAM sont quasi introuvables dans les aéroports grecs, et le téléphone direct vers l’aéroport de destination est incertain puisque l’aéroport ne répond que si l’on téléphone pendant ses heures ouvrables. Heureusement, le trip kit comporte un numéro de téléphone à Athènes permettant d’obtenir les NOTAM. Les renseignements sont ainsi distillés lentement, aéroport par aéroport et jour par jour. Il est bon de vérifier la veille si l’information obtenue 2 jours plus tôt est encore valable (expérience vécue)
Décollage en 35 face à la baie, à notre gauche, l’île de Pondikonissi, vedette des cartes postales de l’île, avec le petit couvent blanc des Vlachernes; cap au sud vers la petite île de Paxos, une des 7 îles ioniennes, avec son petit port bien protégé dans son anse profonde fermée d’un petit îlet, puis Antipaxos, gros caillou plus au sud. A notre gauche, nous laissons les falaises blanches qui ont valu son nom à l’île de Lefkas (Leucade, de Leukos = blanc) et nous sommes en vue de Céphalonie où l’arrivée en très longue finale est superbe: l’île est pratiquement coupée en deux par une immense baie que nous survolons dans toute sa longueur. L’accueil est toujours aussi aimable et bon enfant. Nous savons qu’il n’y a pas d’avitaillement possible à Céphalonie. Ceci constitue, avec les problèmes d’ouverture des aéroports, la seconde difficulté du voyage aérien en Grèce: les points d’avitaillement sont rares, le voyage doit donc s’articuler autour d’eux..
Céphalonie est une des plus belles îles de Grèce, peu connue et encore préservée des grands flux touristiques. Compte tenu des horaires d’ouverture de l'aéroport, qui nous interdisaient de repartir le jour même, nous décidons d’y passer une journée complète, en choisissant le plus beau site de l’île: la presqu’île d’Assos. La voiture de location nous permet de découvrir les paysages céphaloniotes verts et couverts de fleurs en cette saison, et de pousser la visite jusqu’au petit port de Fiskardo, en face de l’île d’Ithaque où Pénélope attend peut-être encore son Ulysse.
Mercredi 30 avril
L’étape tant attendue du voyage: Céphalonie - Mykonos – Santorin. Au départ de Céphalonie, il nous faut négocier notre plan de vol. Nous avions prévu le cheminement VFR qui passe dans la TMA d’Athènes, mais les contrôleurs auraient préféré nous voir passer par le sud du Péloponnèse. Il nous faut faire "patte blanche", bien montrer que nous avons les cheminements VFR sur nos cartes, expliquer que nous suivrions scrupuleusement les itinéraires publiés grâce à la redondance des moyens de radio-navigation. Cette insistance de notre part se justifie par la beauté du cheminement qui, après décollage de Céphalonie et un coup d’œil à l’île de Zante, nous permet de survoler le golfe puis l’isthme de Corinthe percé de son canal bien caractéristique. Les points de report sont ensuite les îles du golfe Saronique, dont la verte Poros. Puis cap sur les Cyclades: Syros et le port d’Ermoupolis et arrivée sur la blanche Mykonos après un survol de l’île sacrée de Délos. L’arrivée sur Mykonos est, elle aussi, magnifique avec ses moulins, ses maisons blanches aux volets bleus, agrémenté ça et là du bleu plus intense qui colore les dômes des églises. Mykonos en ce début de saison est paisible : les touristes sont peu nombreux à s’aventurer dans les ruelles tortueuses, et Petros le pélican attend tranquillement sur le port: il sait que la saison touristique sera longue. Tenant compte des horaires d’ouverture des aéroports de Mykonos et Santorin, nous avons fixé le départ à 15 heures. Direction l’île mythique de Santorin, épave présumée de l’atlantide. Cap au sud, survol de la ville de Naxos sur l’île qui porte son nom, avec la presqu’île caractéristique sur laquelle se dresse la porte du temple d’Apollon, puis nous apercevons l’île de Santorin. Grâce à une demande effectuée dans les formes, nous obtenons l’autorisation par le contrôle de Santorin de faire un tour de l’île. L’éclairage est parfait. Santorin est un lieu d’une incroyable beauté: depuis le village tout blanc accroché au sommet, les falaises noires, bistre et rouges, nées de l’ancien cratère plongent dans la mer toute bleue. Tout pilote devrait au moins une fois pouvoir vivre un instant aussi exceptionnel. Nous nous octroyons un 360° autour de Nea Kaïmeni, l’îlot au milieu de la baie né d’une éruption plus récente, pour profiter un peu plus du fabuleux spectacle, puis nous nous annonçons par le sud de l’île à la contrôleuse absolument charmante qui avait parfaitement compris les impératifs de notre trajectoire. Un taxi nous emmènera à Thira, ville principale où en cette saison nous n’avons aucun mal à trouver deux chambres avec vue exceptionnelle sur la ville et le site. Le coucher de soleil vu de la terrasse du Zafora, l’un des innombrables cafés de la ville est aussi un grand moment.
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Jean François Schved Écrivain Hématologue Professeur au CHU Montpellier
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