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Jean-François SCHVED Hématologue Écrivain CHU Montpellier Hématologie
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Jean-François SCHVED Hématologue Écrivain CHU Montpellier Hématologie
Jean-François SCHVED Hématologue Écrivain CHU Montpellier Hématologie

Cosmopolite: voila encore un bien joli mot que nous a laissé la langue grecque. Son sens a évolué. Si l'on en réfère à son étymologie  κοσμοπολίτης, (kosmopolites), de polites (le citoyen) et kosmos (le monde) veut dire citoyen du monde. "Je ne suis ni d'Athènes, ni de Corinthe, je suis citoyen du monde" disait Socrate dont la modernité ne cesse de nous surprendre. Le sens de l'adjectif s'est étendu ensuite à "fréquenté par les citoyens du monde entier ou par des personnes d'origine différente". C'est ce sens qui est compris lorsque l'on parle d'une ville cosmopolite. Ce sont elles que nous voudrions évoquer ici et tout particulièrement celles qui par le passé ont illuminé de leur présence la méditerranée orientale. Quatre noms viennent aussitôt à l'esprit: Alexandrie, Beyrouth, Smyrne et Thessalonique. L'Histoire ne leur a pas permis de sauvegarder cette originalité.

Smyrne, nom douloureux de l'histoire grecque. Fondée par les grecs au VIIème siècle av. JC, devenue joyau de l'empire romain, elle connut bien des déboires et des destructions dans l'histoire avant que sa situation géographique et sa topographie lui permissent, au XVIème siècle,  d'accueillir les plus gros navires marchands et de devenir la perle du Levant. Dès lors, abritant des commerçants de toutes origines, Smyrne se couvre d'églises orthodoxes et catholiques, de synagogues, de mosquées et d'églises arméniennes. Pendant le XIXème siècle, la population grecque de Smyrne augmenta rapidement, dépassant le nombre de résidents turcs. En 1870 on estimait ainsi que vivaient dans cette cité de l'empire ottoman,  cinquante-cinq mille Grecs, quarante-cinq mille Turcs, treize mille Juifs, douze mille Francs et cinq mille Arméniens. Cette ambiance et la richesse du lieu portaient fortement ombrage aux ottomans qui l'appelaient déjà Izmir l'infidèle. Nous ne reviendrons pas sur les erreurs nombreuses qui aboutirent à la grande catastrophe, voulue par un homme. Massacres, tortures, viols, déportation, exil et un monstrueux incendie déclenché par les troupes de Mustafa Kemal dit Atatürk eurent raison de la ville pluriel. Il ne reste de son origine grecque que le nom, car l'occupant ignore probablement que le mot Izmir vient du grec eis tin smyrna ( vers Smyrne), tout comme Istanbul  dérive de  eis tin polis (vers la ville).

Thessalonique, étymologiquement, la victoire des thessaliens. Elle connut un premier essor sous l'empire byzantin mais s'enrichit surtout, à partir du XVème siècle, de l'arrivée massive des juifs sépharades chassés d'Espagne. Au début du XXème siècle, les Juifs représentent les deux-tiers des cent-vingt mille habitants de Salonique, les autres communautés se répartissant entre Grecs et Turcs à part égales, quinze mille environ, Bulgares et occidentaux. Elle est alors un grand centre culturel, lieu où bouillonnent les idées,  dont celle de la Turquie moderne, puisque c'est dans cette ville, où était né Mustapha Kemal, que fut créé le mouvement nationaliste Jeunes-Turcs. Elle fut un temps capitale de la Grèce jusqu'à l'abdication de 1917. Cette année reste une des plus sombre pour la ville dont le centre fut totalement détruit par un incendie, laissant soixante-dix mille sans-abri. Le pire était à venir pour la population de la ville. Lors de la deuxième guerre mondiale, les allemands y installèrent leur quartier général. Le 11 juillet 1942, les Allemands réunirent neuf milles Juifs de dix-huit à quarante-cinq ans dans le square de la liberté pour les humilier, les battre et en tuer un certain nombre. La shoah fut impitoyable pour Thessalonique: quatre-vingt dix-huit pour cent des juifs qui vivaient là furent exterminés dans les camps. Thessalonique est, certes, restée une grande ville grecque au charme indiscutable, mais ne peut oublier comment disparut ce qui fit sa singularité.

Jean François Schved Écrivain Hématologue Professeur au CHU Montpellier

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Jean-François SCHVED Professeur  Écrivain Hématologie CHU Montpellier 

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