L’homme, « seul animal qui sait qu’il va mourir », a bien vite perçu qu’un élément essentiel à sa survie était un étrange fluide rouge, chaud et onctueux qui s’écoulait du corps blessé. Le sang est indispen­sable à la vie. Ce constat ne suffit pourtant pas, à lui seul, à expliquer la place qu’a pris ce tissu très parti­culier dans la vie des êtres, envahissant le langage, la pensée, qu’elle soit sociétale, philosophique ou religieuse, l’imaginaire, mais aussi le quotidien.

Telle est l’introduction du livre Le sang, croyances, tabous et religions à paraître durant l’été 2013 et dont le titre résume en partie les images véhiculées par le sang. Est-ce qui m’attira vers l’hématologie ? Probablement, mais il faut y ajouter un enseignement lumineux reçu pendant mes études de médecine, dispensé par le Pr Jacques-Louis Binet.

J’ai eu la chance de pouvoir consacrer ma vie professionnelle à cette spécialité, me spécialisant dans le domaine de l’hémostase et de ses maladies : hémophilie et maladies hémorragiques, thrombose et maladies thromboemboliques. La vie hospitalière m’a permis d’approcher cette discipline par ses deux aspects : biologique, puisque je dirige depuis 1995 le laboratoire d’hématologie du CHU de Montpellier après avoir dirigé celui du CHU de Nîmes, et clinique : j’assure une consultation et coordonne les soins aux hémophiles dans la région Languedoc-Roussillon.  Cette activité se prolonge dans la carrière hospitalo-universitaire, avec les travaux de recherche là encore centrés sur l’hémostase (travaux personnels ci-joint) et l’enseignement qui de tous temps fut une passion pour moi, doublée du bonheur d’enseigner une passion.